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S'eveiller

Oui bonsoiiiiiir.


Ce soir, ma plume se sent libre de partager ce qu’elle a pu vivre et qui l’a emmenée où elle se trouve aujourd’hui (à Bishop, en Californie). Si tu lis ceci, tu aimes sûrement explorer ton univers intérieur. Ton psyché, ton subconscient, ta sexualité, ta spiritualité (parce que c’est tout relié enh, faut pas se duper). C’est bien à la mode, être “woke”, de c’temps ci. Mais c’est quoi que ça implique, au juste? Qu’est-ce que ça veut dire, exactement? Je tripe pas tant sur le terme, ni sur l’idée que l’éveil spirituel devienne mainstream, puisque ça peut aussi être dangereux, et ça, personne n’en parle. C’est tellement particulier à chacun, tellement unique, magique et formidable comme chemin, que de rendre ça commun et d’en faire une mode, ça dé-sacralise et banalise le tout, pour moi. Mais c’est tout de même merveilleux que ça devienne de plus en plus accessible pour tout le monde, et de pouvoir en parler ouvertement, sans se sentir seul à emprunter cette voie du Sacré, du Divin. Je peux vraiment juste te partager mon expérience personnelle, puisque j’ai rien vécu d’autre. Alors laisse-moi te raconter. Bueno, on s’entend que tu peux passer par 1001 chemins pour explorer ton esprit ; yoga, méditation, champignons, LSD, DMT, ayahuasca religion, ou bien, à la vieille école, ce que plusieurs milliards de personnes appellent “ Dieu ”. Pour moi, prendre le chemin de la spiritualité, c’est choisir le chemin de l’humilité. C’est comprendre et accepter que nous ne sommes qu’une goutte d’eau dans l’Océan, mais aussi de capter toute la beauté que chaque goutte d’eau porte en elle. Lorsqu’on s’arrête et qu’on l’observe, cette goutte d’eau, elle devient magique ;

elle transforme un rayon de lumière en toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ;

elle porte toutes les émotions du monde lorsqu’elle coule sur une joue ;

elle se laisse mouver par la Lune et se transforme en marées ;

elle se laisse geler et dégeler au fil des saisons ; elle est absolument tout et rien à la fois. Tout comme tous et chacun de nous. 2020 m’a permis de plonger tête première dans ma spiritualité. Dans l’immensité de mon âme, dans son infinitude. Mais voyageons dans le temps pour un instant. Revenons au tout début, là où tout a commencé. Comme plusieurs d’entre nous au Québec, j’ai été élevée dans un environnement anti-religieux. Ma mère a toujours démontré cette réticence envers Dieu, envers la religion et la spiritualité, qu’elles considéraient égales, qui lui venait de mauvaises expériences venant de ses parents et grands-parents. Et elle nous a élevées, ma soeur et moi, dans cette espèce de haine envers le Divin. Je n’en ai rien pensé jusqu’à ce que je passe 6 mois au Maroc - là où j’ai été confrontée full power à l’emprise que pouvait avoir la religion sur un peuple. Autant d’un bon côté dévotionnel et rempli d’empathie que d’un côté avide de pouvoir et de contrôle. Je me suis sentie chanceuse d’avoir eu une liberté de choix envers mon chemin spirituel, plutôt que de me le voir imposé par les normes et pressions sociales autour de moi. Ensuite, c’est un voyage de 6 mois en Inde qui a émis beaucoup de lumière sur un autre aspect de la spiritualité. J’ai deep dive direct dedans, pas l’temps de niaiser. J’te raconte brièvement ; 36 heures de voyage, environ 3 heures de sommeil, j’atterris à New Delhi. Je rencontre mon amie Karena qui arrivait le même jour que moi sans qu’on l’ait planifié (la synchronicité, tu connais?). Elle décide de me suivre jusqu’à Rishikesh, où je vais suivre ma première formation de yoga à vie. Toutes les deux sommes assez surprises lorsque, en débarquant de notre transport, on réalise que c’est le festival Holi qui commence aujourd’hui. Holi, c’est la fête des couleurs, de l’amour, de la joie, du triomphe du bien au-dessus du mal. C’est très joyeux, et c’est célébré en se garrochant des poignées de couleurs en poudre et des ballounes d’eau au visage. Très sympathique, si tu n’as aucune notion de ce qu’est l’espace personnel (lol). Après avoir déposé nos sacs où nous passions la nuit, nous sortons dans les rues afin de vivre cette expérience unique, malgré notre fatigue flagrante (mon père m’a toujours dit que dormir c’était pour les morts). Karena achète des mangues pour nous, et en ouvrant son portefeuille, s’exclame : - Oh. My. God. I have two tabs of LSD. [ Me ] - No way, you crossed borders with LSD in your wallet? [ Karena ] - Apparently... Should we have it? [ Me ] - ...Fuck it, why not? Might be gnarly but I can’t imagine a better day than Holi to have LSD. [Ce n’était pas ma première expérience d’acide, la première fois étant à Tofino, sur Mushroom Island, deux ans plus tôt. Une expérience qui avait drastiquement changé ma perspective sur la vie et ouvert mon esprit exponentiellement. ] Deux heures plus tard, mon téléphone a disparu, nous tentons d’échapper à une foule incontrôlable et qui semble ne jamais finir, le pont qui relie l’autre rive du Gange étant tellement bondée que ça nous prend 30 minutes pour traverser ses simples 400 mètres linéaires à pied. Une fois en lieux presque sûrs, je pleure, et pleure, et pleure, pour ce qui me semble des heures. Prise de conscience personnelle face à comment je vis ma vie, à comment je traite mes proches et moi-même au quotidien. Grosses réalisations. Gros remords. Grosse peine. Ça m’a honnêtement pris des semaines à m'en remettre. Une deuxième expérience spirituelle induite par psychédéliques qui a joué un rôle majeur dans l’évolution de mon âme. Ce fut le début d’une introspection qui dure encore aujourd’hui, 4 ans plus tard. Introspection, oui, mais surtout et par-dessus tout, d’une PURIFICATION constante. C’est ÇA, l’étape que tout le monde essaie de bypasser et qui m’horripile, qui m’effraie et qui m’enrage. Le shadow work. Avant de vouloir t’élever, mon chum, faut savoir s’alléger. Sinon, une fois rendu en haut, tu risques d’apprendre real quick et assez durement la loi de physique qui stipule que tout ce qui monte doit redescendre. [À suivre à l’épisode du mois prochain : champignons magiques, psychoses, océan et ayahuasca].


Photo: Ilenia Tesoro


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